L’Europe injecte 4,6 milliards d’euros pour défier la Chine dans les batteries et l’hydrogène vert

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Avec un financement massif, l’Union européenne renforce ses capacités dans les technologies de batteries pour véhicules électriques et l’hydrogène vert. Un pas stratégique pour rivaliser avec les géants asiatiques et stimuler l’innovation durable.

L’Union européenne intensifie ses efforts pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de batteries pour véhicules électriques et d’hydrogène vert. En allouant 4,6 milliards d’euros pour soutenir le développement de ces technologies stratégiques, l’Europe vise à renforcer sa compétitivité et à stimuler une transition énergétique durable. Cette somme s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à soutenir l’innovation et la production locale.

La Chine domine actuellement le marché mondial des batteries, fournissant une grande partie des matériaux nécessaires et maîtrisant l’ensemble de la chaîne de valeur. Cette situation constitue un risque stratégique majeur pour l’Europe, qui cherche à développer une autonomie industrielle et technologique. Le plan d’investissement est donc conçu pour encourager les entreprises européennes à innover tout en favorisant l’émergence de champions locaux dans ces secteurs clés.

Volkswagen souhaite devenir l’un des principaux fabricants de batteries en Europe.

La Commission européenne a décidé de consacrer 4,6 milliards d’euros à des projets de batteries pour les voitures électriques et les voitures à hydrogène vertes.

Le financement européen se concentre sur deux axes principaux. D’une part, il vise à accélérer le développement des batteries électriques, qui sont au cœur de la révolution de la mobilité durable. D’autre part, il soutient la production d’hydrogène vert, considéré comme un pilier essentiel pour atteindre les objectifs climatiques de l’Union.

  • Batteries électriques : l’investissement cible l’amélioration des performances, la réduction des coûts de production et le recyclage des matériaux. Les projets soutenus incluront également la création d’usines en Europe pour limiter les importations.
  • Hydrogène vert : l’accent est mis sur la production à grande échelle via des électrolyseurs alimentés par des énergies renouvelables, avec pour objectif de réduire la dépendance aux combustibles fossiles.

Ces initiatives s’alignent avec les ambitions climatiques de l’Europe, qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tout en garantissant une indépendance stratégique face aux défis géopolitiques.

L’entreprise chinoise CATL fabrique les batteries d’une voiture électrique sur trois vendues dans le monde.

Malgré cette enveloppe impressionnante de 4,6 milliards d’euros, l’Europe fait face à des défis considérables pour rattraper son retard face à la Chine. L’un des principaux obstacles réside dans le manque de matières premières stratégiques, comme le lithium et le cobalt, nécessaires à la production de batteries. Bien que des efforts soient en cours pour diversifier les sources d’approvisionnement et promouvoir le recyclage, la dépendance aux importations reste un défi de taille.

De plus, la compétitivité des technologies européennes doit encore être renforcée. Les entreprises asiatiques ont atteint une échelle de production massive, ce qui leur permet de réduire les coûts et de dominer le marché mondial. Pour l’Europe, l’enjeu est non seulement d’innover, mais aussi de scaler rapidement pour rivaliser efficacement avec ces géants.

Enfin, le développement de l’hydrogène vert à grande échelle nécessite des investissements dans les infrastructures, notamment dans les électrolyseurs et les réseaux de distribution. Bien que prometteur, ce marché reste embryonnaire en comparaison avec l’hégémonie des batteries électriques.

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L’hydrogène vert opposera également son veto à la Chine

D’autre part, la Commission européenne lancera également la deuxième vente aux enchères de la Banque européenne de l’hydrogène, dotée d’un budget de 1,2 milliard d’euros et dont l’objectif est d’accélérer la production d’hydrogène renouvelable dans l’UE.

Mais cette vente aux enchères prévoit certaines limites à la participation des entreprises chinoises afin d’éviter la domination de ce pays asiatique dans cette nouvelle industrie.

Ainsi, et selon un communiqué de l’exécutif européen, cet appel soutiendra des projets d’hydrogène renouvelable « quel que soit le secteur dans lequel il est consommé » avec un budget de 1 000 millions d’euros, auxquels s’ajouteront 200 millions d’euros spécifiquement destinés « à l’industrie du transport maritime ».

L’une des plus grandes usines de production d’hydrogène vert d’Europe est en cours de construction.

Cependant, fin septembre, l’exécutif européen a publié les conditions à remplir par les entreprises ou les projets souhaitant participer à cette vente aux enchères. Plusieurs d’entre elles visent expressément à limiter la participation des entreprises chinoises. L’objectif ? Empêcher la Chine et ses entreprises de dominer facilement le marché mondial de l’hydrogène vert, comme elles le font déjà dans le secteur des panneaux solaires.

Ainsi, les projets éligibles à un financement de l’UE ne pourront comporter plus de 25 % de cellules d’électrolyseurs chinoises, un pourcentage qui sera mesuré en mégawatts d’électricité (MWe). Cette exigence comprend à la fois « la production d’unités cellulaires » de ces électrolyseurs et « l’assemblage des batteries », selon les spécifications de l’enchère.

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Bruxelles souligne qu’il existe un « risque significatif » que l’Europe devienne « irréversiblement » dépendante des importations d’ électrolyseurs fabriqués dans le pays asiatique, dont la capacité de production dépasse 50 % de l’offre mondiale totale. Si une telle dépendance devait se produire, l’Europe considère que la sécurité du bloc de l’UE pourrait être menacée.

Le cahier des charges publié par l’UE n’hésite pas à souligner que « pour cette industrie naissante », « des mesures spéciales sont justifiées ».

Antoine
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Antoine Laforge, né en 1988 à Marseille, a toujours été fasciné par les automobiles et les jeux vidéo Dès son plus jeune âge, il passait des heures à admirer les voitures, rêvant de devenir pilote ou ingénieur automobile. Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique, Antoine a poursuivi ses études en ingénierie mécanique à l'Université de Lyon.

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